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Journée noire

 

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  Le visage las, le regard plein d'émotion, Ladji Doucouré, et Leslie Djhone viennent de s'effondrer quelques hectomètres une fois la ligne passée. Dans des conditions apocalyptiques, les deux français se sont enfin retrouvés, mais il en aura fallu si peu et tellement à la fois pour accrocher le podium.

 

   Un 110 mètres haies pour l’un, un 400 mètres pour l’autre, deux finales, deux espoirs de médaille, une après-midi qui fait rêver, en attendant l’arrivée. 21H20 à Pekin, le premier des deux tricolore à s’élancer voit la pression monter. Quelques lignes droites, des petites accélérations en attendant de se dresser dans les startings-blocks. Les jambes flajollantes, les traits serrés, il est prêt à s’élancer. Deux petits mouvements pour tenter en vain de relâcher ces muscles tendus comme jamais. Et, soudainement, un coup de pistolet comme une annonce de liberté. Il est tant de se lâcher, tout donner pour ne rien regretter. Mais, quelques secondes ont passé, et, déjà, le corps craque. Leslie Djhone n’y peut rien, son organisme vient de s’opposer à un exploit annoncé. Impossible de relancer, une dernière tentative et puis s’en va. Pourtant, une fois l’arrivée passée, est venu le temps des regrets. L’impression d’avoir laissé passer quelque chose à sa porté.

 

   Un regret qui anime Ladji Doucouré. Ce soir, il ne se couchera sûrement pas comme à l’habitude, ce soir, les rêves laisseront place à ce souvenir malheureux d’un jeudi d’août où tout aurait pu basculer pour cet homme bien mal aidé par les blessures sans arrêt. Ce sont ces quelques haies qui auront arrêté un des plus grands athlètes français. Revenu de nulle part, il avait tout pour y croire. Pourquoi ne pas créer la surprise, faire douter Robles, l’enfant prodige. Le cubain, étonnant de facilité, petites lunettes sur le nez, lui n’aura pas failli. Les obstacles avalés sans froncer les sourcils, il n’aura fait qu’une bouchée de cette course, pourtant rendez-vous olympique. Doucouré, lui, manquera son départ. La suite, on la connaît, un retour difficile et une quatrième place au bout. Une déclaration qui laisse planer le doute sur une possible participation aux prochains jeux olympiques de Londres.

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  Une journée à oublier pour l’athlétisme français. Sur les autres terrains de jeu, les autres athlètes tricolores n’ont guère plus brillés, mis à part les handballeuses revanchardes après une défaite au goût amer en quart de final. En attendant une belle éclaircie dans la pénombre Pekinoise, mais demain est un autre jour.

 

                                                                                                                                                      Simon Bernard




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