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Lueur d'espoir

 

Gaël ClichyDans la nuit parisienne, l'équipe de France n'avait pas la tête à faire la fête hier soir au stade de France. Et la défaite quatre jours auparavant en Autriche y était sûrement pour quelque chose. Dans un contexte difficile, ils se devaient de relever la tête, de revêtir le bleu de chauffe.

 

Le couloir menant au terrain rejette un parfum de crispation. Les visages sont tendus, les regards froids, la tension est à son comble. Thierry Henry devant, les français entrent sur la pelouse dans un brouhaha des plus compréhensible au vue des dernières performances françaises. 55 000 personnes sont tout de même là pour applaudir leur équipe. Les joueurs le savent, ils sont attendus au tournant. L'erreur n'est plus permise, la contre-performance peut leur coûter cher. Sur le banc de touche, s'installe un sélectionneur en sursis. Raymond Domenech ne peut se permettre une nouvelle défaite, il se doit de mener son équipe au sommet. Mais si seulement il pouvait savoir ce qu'il adviendrait 90 minutes plus tard, si seulement il savait quelle tournure prendrait ce match si difficile à gérer.

 

Pourtant, l'homme ne laisse pas apparaître le moindre signe de faiblesse. Au contraire, il se conforte dans ses choix, joue les grands sorciers avant d'abattre, peut-être, sa dernière carte. Coup de poker, ou véritable stratégie sur le long terme, c'est en tout cas une équipe rajeunie alignée par le staff français. Un milieu offensif sans grande expérience internationale pour tenter de régler une attaque en panne, Yohann Gourcuff en a épaté plus d'un hier soir. Des courses à la pelle, des passes millimétrées, des frappes sorties d'un ailleurs que lui seul connaît. Et cette planète, il risque d'en faire parler pendant un moment, du moins en équipe de France s'il continue sur sa lancée. Derrière, plus de métier, un habitué, Eric Abidal réalise un match plein lui aussi, ponctué par des interventions de très haut niveau. Sur les ailes, Bakari Sagna était reconduit alors que de l'autre côté, Gaël Clichy prenait place. Du solide en somme.

 

Restait cette attaque, deux des meilleurs à leur poste du monde. Mais le football et c'est bien connu se joue en équipe, et là, c'est autre chose. Karim Benzema et Thierry Henry ne sont pas du genre à se laisser marcher dessus, pourtant, positionnés tels qu'ils le sont, difficile de se faire une place. La première mi-temps en est la parfaite illustration, des bribes d'actions, mais devant, personne. Il faudra attendre la 54ème minute pour voir l'ouverture du score. Capitaine Henry montre l'exemple, avant de voir sortir son accolite en équipe de France sortir à la place de Nicolas Anelka. Là, tout devient plus fluide, comme si les deux titulaires ne pouvaient jouer ensemble. Anelka frappe au but sur une ouverture de l'infatigable Gourcuff, les français ont fait le métier, 2-0.

 

Thierry Henry
Mais la fin de match viendra contraster une rencontre encourageante. Un but encaissé sur un énième coup de pied arrêté permet aux serbes de revenir à un but, mais en vain. Les bleus du toujours sélectionneur Domenech peuvent avoir le sourire, ils remportent leur premier match sur la route au mondial 2010. Il est 23heures et une lueur d'espoir vient s'inviter à la fête...

 

Simon Bernard




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