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A contre coeur

 

 
laure Manaudou  A Pekin, le ciel est enfin dégagé. De bon augure à l'heure où commencent les épreuves d'athlétisme. Les français et leur 2 médailles d'or, eux, peuvent peut-être y voir un signe, les athlètes tricolores doivent faire décoler le compteur des médailles. Certains des éléments phares de la délégation  jouent leur dernière chance, pour d'autres tout est à perdre ou à gagner. Une éclaircie pour cacher la tempête.

 

C'était il y a 4 ans. Un oiseau prennait son envol dans le ciel d'Athènes. Plein de grâce, il survolait les eaux de la belle Grèce, ne laissant à ses adversaires que quelques bribes à la sortie du bassin. Un bijou à qui l'olympisme donnait tout son éclat, un diamant brute qui partait à seulement 17 ans, déjà, conquerrir les plus hauts sommets. Mais depuis bon nombre de mois, il était écrit que l'albatros se poserait. Rien de pire que la terre ferme pour cette animal majestueux qui une fois au sol perd toute sa beauté. Ses ailes ne peuvent se plier, il n'est bon que là-haut, là-bas, là où personne ne peut l'atteindre. Laure Manaudou est cette perle, qui en ce 15 août vient de se séparer de ses derniers carats. Loin de ces exploits passés, la nageuse native d'Ambérieux n'a une nouvelle fois rien pu faire, une fois de trop. Comme un signe, c'est sur le dos qu'elle s'incline. A l'envers, tel la nage qui fût la sienne dans ces dernières semaines. Deux cents mètres et puis s'en va. Une sortie dans l'ombre de ces filles qui ont tant appris de la reine. Une déesse qui va désormais vivre une "vraie" vie de femme. Loin des eaux troubles qui l'entouraient, loin des plots de départ, loin de la folie Phelps qui baigne ces jeux olympiques.

 

Loin aussi des autres sportifs qui auront vécu le temps de 2 semaines avec elle au village olympique. Les frères Jeannet médaillés d'or par équipe à l'épée ont vécu une bien plus belle journée. Accompagnés par Ullrich Robeiri et Jean-Michel Lucenay interdit de podium à cause d'un de ces règles, Chinoiserie qui aggaçe et n'en est sûrement pas à sa dernière victime. Certes, tout ne peut-être Chinois mais cette défaite du judoka Teddy Riner est elle aussi frustrante. Mozart du judo français à à peine 19 ans, il est sorti en quart de final la faute à une pénalité, une non-combativité. Les repêchage tiendront leur rôle à merveille, il décroche finalement une médaille de bronze, une médaille qui vaut de l'or. Et puis il y a eu cette vitesse par équipe. Le cyclisme sur piste a débarqué dans un vélodrome d'une suprême beauté. Un trio composé d'un autre jeune, il a le même âge que Manaudou, un talent qui pourrait être égal à la nageuse et une classe digne des plus grands. Kevin Sireau obtient une breloque en argent avec Arnaud Tournant et Grégory Baugé. Ce n'est pas faute d'avoir espère le métal suprême, mais rien à faire face à des anglais surmotivés.

 

Samedi, ce sera le jour des sprinteurs. Dans la piscine, Alain Bernard et toute la compagnie se jettera dans le grand bain pour un 50 mètres qui promet. Doublez la distance, enlevez le liquide et mettez-y neuf gazelles. Vous êtes dans le fameux stade appelé "niz d'oiseau" pour un 100 mètres royal. Royal comme ce match de tennis qui tient de l'exception. 4h44 d'un combat comme l'on en voit rarement. Trois sets, 17-19 dans le dernier. Des coups qui touchent la ligne comme par magie, des services qui partent à une vitesse folle. Une paire suédoise qui gagne, deux français qui perdent, finalement dans la continuité de cette première semaine de compétition. Mickaël Llodra et Arnaud Clement ne sont pas les premiers français à tomber loin de là. Dimanche soir, les premiers bilans seront tirés, jusque-là 18 médailles. Mais comment ne pas espèrer atteindre les 37 fixés avant le décollage pour la Chine lorsque l'on voit ces Mehdi Baala, et cette équipe de hand réincarnation des dreams teams passés.

 

Alain BernardC'est la tête sur les épaules que l'équipe de France olympique va entamer ce week-end avant d'entre aperçevoir la dernière semaine de compétition et les espoirs placés en ces athlètes, fer de lance d'une nation qui a tout à prouver. Etre favoris ne suffit plus, l'outsider n'a plus peur. Mieux vaut avoir cela dans un coin de la tête. Soyez le premier, soyez le meilleur ou soyez différent...

 

                                                                                                               Simon Bernard




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